Construit au XVIème siècle par une famille bourgeoise et rebâti après le grand incendie de 1556, l'hôtel d'Uzès tient de son nom d'une prestigieuse occupante. Elle est un esprit brillant et, selon Ronsard, "le plus bel ornement de la Cour royale". Elle s'appelle Louise, comtesse de Clermont, et épouse en secondes noces Antoine de Crussol, titré duc d'Uzès par Catherine de Médicis en 1565. Hôtel d'Uzès, château de Maulnes et château d'Ancy-le-Franc (construit par son frère Antoine III de Clermont, vicomte de Tallard), la famille de Clermont change le visage du Tonnerrois à la Renaissance !

 

L'hôtel d'Uzès est typique des maisons aristocratiques de la Renaissance avec ses fenêtres à meneaux, une tour à encoignure coiffée d'un lanternon, une riche façade avec puttis, cornes d’abondance, coquilles et une entrée encadrée de pilastres corinthiens. Au sommet du fronton, trois allégories agrémentent la coquille - sans doute les trois vertus théologales : foi, espérance et charité. De part et d’autre du fronton, deux allégories sont positionnées en caryatides : à droite, l’allégorie de la Force (épée et bouclier), à gauche peut-être une allégorie de l’Affection (femme ailée volant au secours des personnes, poule ou cygne). Au centre du cadre chantourné, dans une couronne de fleurs, se tient l'allégorie  de l’Occasion : c’est une figure légère, montré par les drapés, dont il faut se battre pour l’avoir, ce que désigne le poignard. 

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Dès la seconde moitié du XVIIème siècle, l'hôtel est habité par d'importantes familles de la ville dont celle d'Éon de Beaumont qui remanie une aile du monument en y implantant un très bel escalier rocaille. C'est en 1728 qu'y nait le fameux Chevalier d'Éon, fantastique espion de Louis XV dans les pas duquel vous marcherez avec notre parcours-jeu : Tonnerre escape ! 

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En 1879, le monument est acheté par une banque qui le restaure en 1888. La restauration suscite des polémiques dues aux libertés prises par l’architecte, notamment l’ajout de deux colonnes cannelées de style corinthien encadrant la porte XVIe. Deux statues sont installées dans des niches qui donnent sur la rue et représentent les allégories de l’épargne et du travail. A l'intérieur, la salle du Conseil impressionne par son volume et les décors peints par Georges-Henri Carré en 1907. 

 

Le bâtiment est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le 18 mai 1926, cette protection n'empêche pas les propriétaires de le mettre au confort de leurs besoins. 

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Repris au début de l'année 2023 avec un projet de restauration sur le long terme, plusieurs mois de travaux permettent d'ouvrir le lieu au public dès juillet.